Notre alimentation nourrit notre microbiote !
Les nutriments que nous assimilons via notre régime alimentaire procurent de l’énergie à notre corps et l’aident à bien fonctionner, mais ils nourrissent également notre microbiote. Voici comment :
Les fibres
Les populations ayant un régime à haute teneur en fibres ont une flore intestinale riche et diversifiée : nombre de fibres que nous ingérons sont en fait utilisées comme nourriture par les micro-organismes de notre flore. Un régime alimentaire pauvre en fibres peut amener ces micro-organismes à rechercher d’autres formes de nourriture. Certaines espèces sont par exemple capables de se nourrir de « glycoprotéines » qui composent notre muqueuse intestinale. Si elles sont utilisées dans ce but, elles peuvent causer une réduction de l’effet barrière dans l’intestin et aggraver l’inflammation en raison de la présence de bactéries pathogènes, comme observé dans des études sur des animaux.
Une quantité peu élevée de fibres dans le régime alimentaire implique également une production réduite d’acide gras à chaîne courte (AGCC) par le microbiote. Une situation peu souhaitable en raison des effets favorables attribués à ces acides (santé des cellules intestinales, contrôle des niveaux plasmatiques de cholestérol, effet anti-inflammatoire potentiel, etc.) qui interviennent également dans la communication entre l’intestin et le cerveau.
Les protéines
Tout comme les fibres, les protéines peuvent également servir de nourriture aux micro-organismes de l’intestin. Le microbiote utilise les acides aminés simples, qui composent les protéines, et les transforme afin de les utiliser dans une large gamme de produits, ce qui peut avoir un effet sur l’organisme humain. Certains de ces effets peuvent être favorables : c’est par exemple le cas de certaines substances produites par la flore intestinale en raison de la transformation de l’acide aminé tryptophane, qui pourrait avoir un rôle protecteur et anti-inflammatoire.
D’autres effets sont toutefois défavorables, comme dans le cas de l’acide aminé carnitine, transformé d’abord par le microbiote et ensuite par le foie pour obtenir une substance, l’oxyde de triméthylamine (OTMA), dont les niveaux dans le sang, s’ils sont élevés, sont associés à un risque accru de maladies cardiovasculaires. Il convient de noter à cet égard que la carnitine, à partir de laquelle cette substance est générée, se retrouve principalement dans les produits d’origine animale (le bœuf en particulier), alors qu’elle n’est pas particulièrement présente dans les produits d’origine végétale, dont l’importance a déjà été montrée par rapport aux fibres.
Les matières grasses
Les graisses saturées peuvent favoriser un état inflammatoire de notre corps, par opposition aux graisses insaturées qui tendent généralement à réduire l’inflammation. Par ailleurs, la flore intestinale n’est pas préparée à recevoir de l’énergie émanant de matières grasses et un régime alimentaire riche en graisses a montré un impact négatif sur notre flore intestinale, car il altère la diversité et la composition des microbes. Cet impact s’étend à des altérations de la structure des bactéries ainsi que de leur activité, ce qui affaiblit la barrière intestinale qui protège notre corps des microbes pathogènes ou des substances dangereuses.
Les polyphénols
Les aliments contenant des polyphénols comprennent les fruits, les céréales, les légumes, le café et le vin. La plupart des polyphénols ne sont pas modifiés durant la digestion et atteignent l’intestin où ils sont transformés par la flore intestinale. Ils sont ainsi davantage disponibles pour l’organisme ou utilisés comme nourriture pour certaines bactéries. La consommation de polyphénols entraîne une augmentation des lactobacilles et des bifidobactéries.
Les polyphénols sont connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, et leurs avantages pour la santé couvrent la prévention d’une large gamme de maladies chroniques, y compris des problèmes cardiovasculaires et l’obésité.